Galileo Galilei



( * 1564 à Pise, † 1642 à Arcetri )

Galilée, astronome, physicien et mathématicien italien, est de nos jour considéré comme le fondateur de la physique moderne. Ce fut le premier savant qui basa ses recherches sur l'observation et l'expérimentation, les mathématiques n'intervenant qu'ensuite pour décrire les lois qui régissent les phénomènes. Ce nouveau mouvement scientifique, qui condamnait les méthodes d'étude de la physique jusqu'alors basées sur la lecture des écrits des anciens et principalement des ouvrages d'Aristote, gagna très vite la France, l'Angleterre et l'Allemagne.

Galilée, fils d'un Musicien, reçut une éducation artistique complète. C'est en 1581, à l'université de Pise qu'il commença des études de médecine et fut attiré par les mathématiques. Un jour qu'il se trouvait dans la cathédrale de Pise, il constata que la durée des oscillations d'un lustre restait constante malgré l'affaiblissement de leur amplitude: c'est ainsi qu'il découvrit la loi d'isochronisme du pendule.

Galilée abandonna par la suite ses études de médecine pour se consacrer aux mathématiques et à la physique. Après ses travaux sur le poids spécifique et le centre de gravité des corps, il enseigna les mathématiques à l'université de Pise puis, quelques années plus tard, obtint la chaire de mathématiques de l'université de Padoue.

Ses recherches sur la chute des corps l'ont conduit à énoncer la loi disant que les espaces parcourus pendant la chute d'un corps son proportionnels aux carrés des temps mis pour les parcourir. Il découvrit le principe de l'inertie qui sera à la base de la relativité restreinte de Lorentz, Einstein et Minkowski. Il énonça les lois de composition des forces et des vitesses.

Son principal ouvrage, Discorsi e dimostrazioni mathematiche intorno a due nuove scienze attenenti alla meccanica, sont réunis toutes ses découvertes dans le domaine de la mécanique. Dans cet ouvrage se trouvent également des études sur les cordes vibrantes, la résonance, le fréquence des sons et l'elasticité des corps. Intéressé par la technique, il construisit le premier thermomètre et conçut la balance hydrostatique.

Aussi bien en mécanique qu'en dynamique, dont il est considéré comme le fondateur, la plupart de ses recherches allaient à l'encontre des idées jusqu'alors communément admises, mais c'est avant tout dans le domaine de l'astronomie qu'il se heurta aux institutions établies.

En 1664, une nouvelle étoile apparut dans le ciel. Galilei affirma que cette étoile se trouvait infiniment plus loin que la Lune. Cette affirmation s'élévait contre un principe millénaire indiscuté: Aristote distinguait deux mondes, celui, éthéré, du ciel où tout est immuable et éternel; et celui, sublunaire, incluant tout ce qui se trouve la sphère de la Lune et où les choses se corrompent et périssent (la terre appartenant à ce dernier monde). Donc, affirmer que cette nouvelle étoile se trouvait bien plus loin que la lune, cela revenait à dire que quelque chose avait changé dans les cieux, qui par définition étaient immuables... Galilée, tout comme l'avaient fait Copernic et Tycho Brahe, se prononça ainsi ouvertement contre les idées anciennes.

En 1669, Galilée perfectionna la lunette astronomique déjà connue en Hollande. Après en avoir montré l'utilité militaire au sénat de Venise, il l'utilisa pour observer le ciel. La surface lunaire ne lui apparaissait pas lisse et parfaite, mais occupée par des montagnes, des vallées et des cratères; le Soleil, jusqu'alors considéré comme le symbole de l'incorruptibilité céleste, lui apparut comme saupoudré de tâches. La découverte des phases de Vénus prouvait que cette planète tournait autour du Soleil et que, donc, la Terre n'était pas le centre de l'Univers. La découverte des quatre satellites principaux de Jupiter offrait une preuve de système planétaire miniature. Toutes ces découvertes venaient corroborer la théorie de Copernic et détruisaient le système de Ptolémée.Entre les partisans du systeme héliocentrique de Copernic et les fidèles d'Aristote s'engagea alors une violente polémique. Galilée fut dénoncé à la congrégation du Saint-Office de Rome, qui prononça en février 1616 la censure contre le système de Copernic et ordonna à Galilée de cesser d'enseigner, défendre ou traiter cette méthode. Il accepta et promit de se soumettre.

Ce premier "échec" ne pouvait certes pas arrêter le savant dans ses recherches: c'est à Florence qu'il reprit, malgré sa santé vacillante, ses observations et ses études, ainsi que la préparation de nouvelles oeuvres. En 1632, il publia le Dialogo sopra i due massini sistemi del mondo, ouvrage dans lequel, même s'il ne proposait pas manifestement de choix entre le systeme copernicien et celui de Ptolémée, il laissait clairement entendre ses convictions en faveur du premier. Bienque cette oeuvre suscita l'admiration dans l'Europe, Galilée reçut l'ordre de se rendre à Rome pour rendre compte de son livre, alors considéré comme ouvrage critique et polémique.

Le 16 juin 1633, au Palais du Quirinal, le Conseil du Saint-Office condamna Galilée à l'abjuration de ses principes et à l'incarcération selon la volonté de la sainte congrégation. Le 22 juin, Galilée prononça l'abjuration, et la peine de prison fut aussitôt commuer par Urbain VIII en assignation à domicile, tou d'abord à Trinità dei Monti, puis à Sienne et pour finir à Arcetri, où il passa les dernières années de sa vie.

Avec cette nouvelle victoire des jésuites, le rêve de Galiée de voir l'Eglise reconnaitre la liberté de la science s'effondrait. Mais cela ne l'empêcha pas de se livrer, via une une importante correspondance avec ses amis, à l'étude des infinitésimaux et de poser les bases du calcul des probabilités dans un écrit: Considération sur le jeu des dés.

Galilée mouru cinq ans plus tard, convaincu que "de toutes les haines, il n'en est pas de plus grande que celle de l'ignorance contre le savoir".

En 1968, le Cardinal Koenig à annoncé, lors de la rencontre des physiciens Prix Nobel à Linden, que l'Eglise reconnaissait en Galileo Galilei le fondateur de la physique moderne et qu'elle était prête à rouvrir son procès.

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